La « revanche des chattes » – Ne soyons plus des chattes, soyons des lionnes !

Après la diffusion d’une vidéo dans laquelle Donald Trump se vantait de pouvoir «attraper les femmes par la chatte», l’actrice America Ferrera a retweeté avec le hashtag «pussy grabs back», ou la « revanche de la chatte ». Depuis, Michèle Obama a pulvérisé Donald Trump en un discours.

« Attraper les femmes par La chatte », c’est aussi savoureux que cette délicieuse blague sur la comparaison entre une femme et un pack de bières entendu il y a quelques années.

Donald Trump au pays de la bannière étoilée, c’est un peu notre Jean-Michel à nous. La différence c’est que notre Jean-Michel national ne se présente pas à l’élection présidentielle, il fait juste de la télévision. Quoiqu’on ne sait jamais, avec 82 prétendants répertoriés en septembre pour concourir en avril prochain.

Trump se gargarise de pouvoir tout faire avec les femmes et face au tollé de ces propos qu’il caractérise lui même d’« une discussion privée de vestiaire», il présente des excuses toutes plates. On est pas loin du « c’est pas ce que je voulais dire ».

Barack Obama a dénoncé la vulgarité de la campagne présidentielle américaine. Vulgarité, c’est bien le mot pour la période (actuelle comme diraient certains).

Médiocrité et vulgarité, sont aussi les deux mamelles de la France

Côté sexe, émotionellement et physiquement stimulant et indispensable, Emmanuelle a été remplacée par Jacquie et Michel. On est passé du fantasme au porno-réalité.

Alors que nous replongeons dans la mode des eighties, Who’s That Girl ? a laissé la place à la chatte (très) épilée d’Afida Turner sur un plateau télé. Cette dernière, soutien déclaré de Donald Trump, lui déclarait sa flamme en août dernier : En légende d’une photo d’elle « sexy », la principale intéressée écrit : « RAS LE CUL DE CET ACHARNEMENT CONTRE DONALD TRUMP AUX USA: JE NE SUIS PAS POLITIQUE ET LOIN D’ÊTRE POLITIQUEMENT CORRECT MAIS IL FAUT LUI RECONNAITRE SON COURAGE ET SA BRAVOURE SEULE CONTRE TOUT LE CLAN CLINTON ET OBAMA ASSEZ. BEAUCOUP D’AMOUR ET DE RESPECT POUR DONALD TRUMP QUI A DES C******* ! MAIS SI IL ÉTAIT LE ME MAIRE À NICE, NOS 80 INNOCENTS N’AURAIENT PAS PERDU LA VIE, À MÉDITER! ÉTÉ CRUEL ! JE SUIS ANTICONFORMISTE ET HOMOLOVE ! ».

On se contentera de relever qu’elle écrit en entier CUL mais pas COUILLES sur Instagram.

Alors que Francky Vincent faisait danser et chanter dans toute la France en voulant toucher « la chatte A la voisine » et pas « la chatte DE la voisine » très récemment, on est resté baba devant le buzz provoqué par la sortie d’un spot de l’enseigne GIFI. L’enseigne Gifi a-t-elle eu « une idée de génie ? » C’est la question que certains internautes se sont posés après avoir visionné les deux spots que la marque lot-et-garonnaise a lancés, il y a quelques semaines sur Internet. Une publicité qui présente une nouvelle application, « Bravoloto ». Celle-ci promet de gagner des milliers d’euros de bons d’achat grâce à un tirage au sort quotidien. Une publicité qui a suscité la curiosité, pour ne pas dire l’émoi, d’un certain nombre d’internautes en quelques heures. En effet, ils ont été peu nombreux à goûter à cette simulation de cunnilingus effectuée par un couple (la version masculine avec une fellation mimée existe aussi). Beaucoup ne comprennent pas le rapport entre le produit vendu et cet acte intime. « Cette pub est gênante niveau 9 sur l’échelle d’Afida Turner », dénonce un internaute, faisant référence à la prestation de la « starlette » de la téléréalité sur le plateau d’une émission durant laquelle elle s’était illustrée par des jeux de jambes sans culotte donc. La vidéo joue avec la caméra, un quiproquo s’installe. Le ton se veut humoristique. L’enseigne assure qu’il n’y a rien de vulgaire ni d’obscène, aucune volonté de choquer… mais assurément de faire le buzz.

En Prime Time, l’émission de Cyril Hanouna cartonne à 1, 19 millions de téléspectateurs. Le malaise est total. Moqueries, misogynie, homophobie, agression sexuelle en direct sur C8. La médiocrité encensée dans ce pays. Cyril Hanouna pendant 35h à la télé et Jean-Frédéric Poisson révélation du premier débat de la primaire de la droite. On vit une époque formidable !

Depuis qu’il a participé au débat de la primaire de la droite  jeudi soir, « l’inconnu » chouchou de Christine Boutin, Jean-Frédéric Poisson s’est fait un nom. Le président du Parti chrétien-démocrate s’est démarqué de ses adversaires sur plusieurs sujets, comme la laïcité ou les 35 heures. Si certains ont ironisé en disant qu’il était celui qui apparaissait le plus « à gauche » sur le plateau, sur d’autres thèmes ses idées sont bien celles d’une droite dure, revendiquant les racines chrétiennes de la France et refusant une société multiculturelle.

Ce vendredi matin sur BFMTV, celui qui a expliqué cette semaine que s’il habitait Béziers, il aurait voté pour Robert Ménard, a plaidé pour « que le droit du sang redevienne le mode principal d’accession à la nationalité », s’affichant ainsi comme le plus radical en matière de suppression du droit du sol. Dans une récente interview à Valeurs Actuelles, le député opposé au mariage pour tous avait déclaré qu’il fallait en finir avec le cordon sanitaire autour du FN, poussant les Républicains à débattre avec les frontistes. Même s’il serait « ennuyé » s’il devait voter pour Marine Le Pen.

Nous n’avons pas cherché d’indicateurs pour vérifier notre intuition, mais le buzz sur les médias sociaux engendré par le spot GIFI créant le haut-le-cœur face au mime très conformiste d’une pipe ou d’un cunni (avec « qu’est-ce qui fait jouir une femme/une homme ? » comme base line très hétéro-normée) l’emporte très largement sur la polémique suscitée par la propagation sur les réseaux de la dernière création du graphiste de Robert Ménard.

Déjà, tapez sur Google « affiche Béziers » et c’est l’article d’Egalité et Réconciliation en tête de gondole. Sur l’affiche que nous ne partagerons pas, une petite troupe de migrants noirs ou basanés semble monter à l’assaut de la cathédrale de Béziers. «L’Etat nous les impose. Ça y est, ils arrivent…» : cet angoissant message s’étale depuis mardi dans les rues de Béziers, à l’initiative du maire Robert Ménard, élu avec le soutien du Front national. Une façon comme une autre, selon ce dernier, de contester l’arrivée prochaine dans sa ville de migrants issus de la «jungle» de Calais. Mercredi soir, le parquet de Béziers a toutefois annoncé l’ouverture d’une enquête, après que la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) et SOS Racisme ont affirmé vouloir saisir la justice pour provocation à la haine raciale. L’enquête a été confiée au service régional de police judiciaire de Montpellier. Encore heureux !

Par désespoir d’être devenus ultra minoritaires dans ce pays, nous ne descendrons ni en cars, ni à pied vers Béziers. Nous manifestons notre haut-le-cœur sur les Réseaux Sociaux. Nous défendons coûte que coûte notre camarade Insaf REZAGUI, jeune femme, socialiste, engagée, à Fréjus qui subit des appels au meurtre et au viol sur les Réseaux Sociaux. Plus de harcèlement démocratique. Nous sommes si minoritaires, si usés, vieillis, fatigués ?

Dimanche, Geneviève retrouvera Ludivine, mais pas pour un cunni. Elles reprendront leur bourdon de pèlerin pour manifester contre l’égalité des droits. La Manif pour Tous appelle à défiler dimanche à Paris pour défendre la famille qui serait «à nouveau menacée», notamment par la GPA (gestation pour autrui), avec un objectif: peser sur les débats à droite à quelques mois de la présidentielle. Geneviève de Fontenay a décidé de rejoindre le mouvement.

Les évêques de France alertent dans une tribune « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique ». Si le texte veut alerter les Français des dangers encourus, il semble surtout montrer les craintes d’un épiscopat un peu dépassé par les événements.

Mazeltov ! Le texte évoque une crise de la parole politique : « Entre le « ras-le bol » de ceux qui n’y croient plus et se désintéressent de la vie publique, et ceux qui, pleins de colère, veulent renverser la table et se tourner vers les extrêmes, la marge de manœuvre est de plus en plus étroite pour relégitimer la parole publique. »

Plus d’audace, plus de culot, plus de verve ! Le YOLO l’aurait emporté ? A quand un sursaut ? Contre la vulgarité, la médiocrité ? A quand un étendard dressé dans le ciel contre les diktats religieux qui nous claquemurent ? A quand une parole un peu ferme contre la haine décomplexée, de droite comme de gauche ? A quand des Engagé(e)s pour relever la tête de l’eau tiède avant que l’eau du bain ne soit totalement imbuvable ?

 

 

 

 

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